Dieu existe ? (Un amour d'enfance, suite et fin)
Suite (et fin) de mon récit-souvenir, intitulé "un amour d’enfance".
Nous nous perdîmes de vue - puisque, on l’aura compris, c’était moi le petit garçon de l’histoire - durant plus de 30 ans.
Un jour, alors que j’étais déjà mal dans mon couple avec ma première femme (et qui allait s’achever dans un divorce particulièrement difficile), je décidai de me mettre sur les réseaux sociaux, et, après avoir créé ma "page", j’y invitai comme "amis" une série de personnes que je connaissais ou dont j’avais retrouvé le nom, y compris celui de mon amour d’enfance. Il n’y eut aucune réponse de sa part - ce qui me sembla normal.
Deux ans plus tard (!), j’étais en train de divorcer - j’avais tenu avec ma première femme jusqu’à l’extrême limite de mes forces mentales. Un beau jour, alors que j’étais "en ligne" sur le réseau, je vis qu’Elle l’était aussi, et lui envoyai un petit message, du style "bonjour, comment ça va ?" ; "te souviens-tu de moi ?", etc.
Elle répondit par quelques banalités, et nous commençâmes à parler ainsi. J’appris qu’elle était en couple, avait 2 filles (j’avais 2 garçons) et n’était pas très heureuse (à la limite de rompre avec son compagnon). Nous échangeâmes un certain temps de manière "neutre", mais le soir, avant de nous quitter, je lui lançai "bonne nuit, mon premier amour". C’était à la fois une perche et une manière d’exprimer ce que je n’avais pas réussi à faire auparavant, dans l’idée que si je mourais (j’étais dans un tel état nerveux que j’étais certain de mourir rapidement), j’aurais au moins "soldé les comptes" de ma vie. A mon grand étonnement, elle ne me "jeta" pas, mais me répondit "bonne nuit, beau gosse".
Le premier jour, notre conversation dura quelques heures, huit le lendemain, et plus encore le surlendemain. Le troisième ou le quatrième, nous en étions à 12h par jour ! Ces conversations étaient une sorte de jeu, mi-sérieux, mi-fleuretage. Le troisième jour, par exemple, je lui demandai une photo (l’image sur sa page n’était pas figurative, et je ne savais pas à quoi elle ressemblait, après plus de 30 ans). Elle me proposa un gage (sourire aux gens dans la rue) et, après que je l’aie accompli, m’envoya une photo de ... statue égyptienne (elle n’avait pas promis de photo d’elle ;-).
Après une semaine d’échanges où je me rendis compte qu’elle n’avait rien perdu de son esprit d’antan, j’obtins enfin un RDV, qui se passa de manière un peu bizarre : à peine entrés dans sa voiture, et pendant que je parlais (beaucoup, car j’étais nerveux), Elle passa sa main sous ma chemise et se mit à me caresser la poitrine. Plus tard, au restaurant, Elle me demanda de lui parler en fermant les yeux, car je la dévorais du regard, ce qui lui rappelait combien je lui faisais peur à l’école. Quand nous allâmes chez Elle, enfin, il se passa un truc encore plus étonnant : lorsque je la touchai, il y eut comme une décharge électrique (exactement comme entre Louis de Funès et Josepha dans "Le gendarme se marie"). Bon, je ne la touchais pas à la main comme dans le film, mais dans l’entre-jambes, mais cette sorte de mini-choc électrique se reproduisit deux ou trois fois. Et alors que j’avais jamais eu beaucoup de succès avec les filles et que j’avais toujours pensé être nul au lit, je la fis jouir, Elle, intensément et plusieurs fois d’affilée. Ce fut - pour nous deux - une révélation.
Un mois après j’emménageais chez Elle. Lorsque mon divorce fut prononcé (cela mit encore deux ans !), nous nous mariâmes. Nous avions tenu à le faire à la date anniversaire du jour où elle avait reçu ma première lettre d’amour (elle l’avait longtemps conservée et se souvenait de la date).
35 ans après, j’ai donc épousé celle à qui je rêvais sur les bancs de l’école. Par la grâce de Dieu, ou la magie des réseaux sociaux ;-)