La situation est grave ...
Et voilà : après quelques jours, j’ai de nouveau lâché ce journal, n’arrivant pas à être assidu.
Il faut dire que l’hospitalisation de ma mère, qui manifestement est fort atteinte par le virus, a chamboulé ces derniers jours.
Or, elle ne veut plus "se battre" comme disent les médecins (et comme elle répète elle-même), ce qui peut amener à une issue fatale à brève échéance. Elle souffre beaucoup, se sent fatiguée, démoralisée, et veut "en finir". Et je n’y suis absolument pas prêt. Je sais bien que nous sommes tous mortels, et que ça devait arriver un jour, mais je n’étais pas préparé à ce que cela se passe si vite, dans ces conditions (visites impossibles, contacts compliqués). Je stresse en permanence, ai mal au ventre, n’arrive pas à dormir. La phrase qui trotte dans ma tête, c’est "Je ne suis pas prêt". Et ma sœur en rajoute une couche, en me téléphonant dix fois par jour. Je sais bien que c’est nécessaire, étant donné qu’elle est à l’autre bout du monde, et moi à 8km seulement de l’hôpital, mais involontairement, elle augmente la tension. Au quotidien, je suis distrait, mal dans ma peau, et n’arrive plus à travailler que par petits bouts de quelques minutes ...
La seule petite chose positive dans ce contexte c’est que j’ai eu un bref contact téléphonique avec mes enfants (oh, toujours sans "bonjour" ou "aurevoir", sans qu’ils me nomment d’aucune manière - ni "papa" ni mon prénom, et uniquement une conversation hachée où ils répondent par oui ou par non). Mais ils ont accepté de téléphoner à ma mère, qui devrait être contente d’entendre ses petits-fils. Espérons que cela lui redonne un peu le moral.